La Collection Récréâtrales

En 2008, quatre des textes les plus marquants écrits en résidence aux Récréâtrales sont publiés, dans une collection propre, en collaboration avec les éditions Découvertes du Burkina dirigées par Jacques Guégané.

Madame, je vous aime

Un officier de l’armée revient de la guerre : l’homme n’est plus ce qu’il était. Trop de choses se sont passées. Il est déshabillé et utilisé comme bourreau pour des exécutions spéciales. Un jour, alors qu’il attend une victime, entre une femme très belle, une métisse. Cette femme porte la haine dans son ventre ; elle porte les salissures de la honte sur son corps. Elle est née d’un viol, quelque part en temps de guerre.

Deux violences alors s’affrontent, deux haines, mais aussi deux fatigues, deux souvenirs…d’enfance.

 

Comme des frères

A une heure indéterminée du jour, à un carrefour étrange, quatre personnages aux allures singulières se sont donné rendez-vous. Une seule chose semble pour l’instant les lier : un fils mort, peut-être, il y a dix ans, lors d’une expédition, et enterré on ne sait où… Ils ont jusqu’au lever du jour pour résoudre l’énigme…

Nous sommes non seulement en présence d’un gang d’un nouveau genre où sexe, politique, commerce, cadavre et religion sont mariés, mais aussi peut-être devant une merveilleuse histoire d’affabulation qu’un rescapé d’attentat un peu « mytho » orchestre avec un incroyable génie…

 

Etienne Minoungou

Né en 1968 au Burkina Faso, Etienne Minoungou est à la fois comédien, auteur, metteur en scène, dramaturge et entrepreneur culturel burkinabé. Ses études en sociologie, en théâtre et en lettres le mèneront à œuvrer d’abord en tant que formateur et artiste. Comédien, on le découvre dans des pièces mises en scène notamment par Jean- Pierre Guingané, Matthias Langhoff ou plus récemment Rosa Gasquet, Isabelle Pousseur et Patrick Janvier. Etienne Minoungou mène également une carrière réussie au cinéma. Il joue dans différents films (réalisés par Tacere Ouedraogo, Issa Traoré et Régina Fanta Nacro) et dans la série télévisée réalisée par Idrissa Ouédraogo Kady Jolie. Il fonde à Ouagadougou en 2000 la Compagnie Falinga, et dès 2002, il initie les RECREATRALES.

Le Conseil des sages a désigné Borgo, le prince musicien, pour succéder à son défunt père, le chef du pays de Nankussa. Mais Derka, son frère et cousin, conteste la décision et encourage vigoureusement Borgo à se consacrer à son art en compagnie de son ami Tabar, le flûtiste expatrié. Borgo doit prouver qu’il est vraiment lui, c’est-à-dire le fils de son père, le vrai fils de sa mère et de sa patrie. Il ne dispose que de trois jours.

Sur cette trame du compte à rebours, la pièce propose une comédie traitant de l’actualité africaine marquée par toutes sortes de crises liées à l’identité surtout ethnique, à la légitimité du pouvoir, et au partage des ressources.

 

Alfred Dogbé

Né en 1962 à Niamey et mort à Lomé en 2012, Alfred Dogbé a d’abord été professeur de lettres, animateur culturel et journaliste avant d’écrire. En 2001, il fonde la compagnie Arène Théâtre, qui produit Emergences-festival de théâtre à Niamey, un événement annuel dans le but de contribuer à la constitution d’un environnement professionnel de production théâtrale en Afrique et à la diffusion de la création francophone auprès des publics de Niamey. Bénéficiaire d’une Bourse du Centre National du Livre, il a été accueilli en résidence d’écriture en 1997 à la Maison des Auteurs de Limoges et a publié chez Lansman un recueil intitulé : Bon voyage, Don Quichotte et autres textes. Au théâtre, il a adapté et mis en scène ses propres pièces (Tiens bon Bonkano, La Geste de Zalbarou), certaines nouvelles (Bon voyage, Don Quichotte) mais aussi Shakespeare (Richard III / Africa). Il est également l’auteur d’un scénario de film pour enfants, Le Cadeau d’anniversaire.

C’est l’histoire des gens qui étaient partis car le pays allait mal. Aujourd’hui, ils sont trois (ou des milliers), à revenir. Mais à peine débarqués qu’ils ne savent pas où aller. Devant l’aéroport, ils posent leur valise, s’assoient dessus et font dos à leur angoisse.

Leur pluie qui commence à tomber ne suffit pas à les réveiller de leur torpeur, de leur fausse nostalgie… Sauf Yabo, l’unique femme du trio ose crier alerte, mais on commence à penser qu’elle devient folle.

 

Rodrigue Norman

Né en 1980, Rodrigue Yao Norman a commencé à écrire au Togo où il fonde très tôt sa compagnie, les 3C. Après une formation en mise en scène en Belgique et en France, il rentre au Togo et fonde le Studio Théâtre d’Art de Lomé. Auteur, il a écrit une douzaine de pièces de théâtre dont Trans’aheliennes, et Tobbie frères et sœurs ont la douleur publiées aux éditions Lansman, et Pour une autre vie publiées aux éditions Haho. Chronique des années du partir a été écrite en en 2004 lors des Récréâtrales à Ouagadougou.

Une femme et un homme se retrouvent au cimetière. Ils sont en train de creuser leur propre tombe pour y enfouir leurs lassitudes. L’homme propose son aide à la femme qui le repousse, puis naissent des coups de poing, du sang qui coule comme ces envies de fumer et de boire des deux corps et plus tard un horizon qui pointe son nez furtivement dans les cieux des deux lassitudes.

 

Aristide Tarnagda

Dramaturge, metteur en scène et comédien, Aristide Tarnagda a le verbe tranchant et le goût des corps à vif. Le théâtre sans concessions. Il étudie d’abord la Sociologie. Puis, il devient comédien au Théâtre de la Fraternité dirigé par Jean-Pierre Guingané. Depuis Alors, tue-moi, sa première pièce écrite dans le cadre d’un atelier d’écriture mené par Koffi Kwahulé et mise en espace en 2004 au festival Les Récréatrales à Ouagadougou, il déploie une écriture foisonnante consacrée à des êtres qui ne lui ressemblent pas, traversés par des émotions qui ne sont pas les siennes.

D’autres textes suivent : Les Larmes du ciel d’août (création aux francophonies en 2011), De l’Amour au cimetière, On ne payera pas l’oxygène. Exils 4 et Les Patrons, Je les emmerde sont deux commandes d’Eva Doumbia pour la compagnie La Part du pauvre. Avec « Visa pour la création » de CulturesFrance, il a été accueilli en résidence à Rennes par la compagnie Lumière d’août et le théâtre national de Bretagne (il en résulte 333 millions d’arrêts cardiaques et Façons d’aimer). Depuis 2007, il a été accueilli à plusieurs reprises en résidence à la Maison des Auteurs de Limoges.  Il collabore régulièrement avec la metteuse en scène Marie-Pierre Bésanger de Tulle et sa compagnie Bottom théâtre, en partenariat avec le festival des Francophonies : ils ont présenté Vêenem ou l’attachement en 2009, et Terre rouge en 2012 (reprise à Avignon et au Festival de la Luzège en 2013). Cette pièce avait fait l’objet au préalable d’une présentation à la Maison des métallos dans le programme Nouvelles Zébrures 2011. Et si je les tuais tous Madame? a été créé en 2012 au festival Les Récréâtrales à Ouagadougou et présenté au festival d’Avignon puis au 30e festival des Francophonies en Limousin en 2013.

Il présente sa pièce Musika dans le cadre de l’édition 2016 du festival Afrique en création à Prague.

Dans le cadre des Récréâtrales 2016, il signe la mise en scène d’un texte d’Hakim Bah Gentil petit chien avec des élèves de la Comédie de Saint-Etienne et des artistes stagiaires du Labo ELAN 2014/2016.

Son dernier texte Sank ou la patience des morts est lu au festival d’Avignon 2017 dans le cadre du cycle de lecture Ca va, ça va le monde ! de RFI. Il en signe une co-mise en scène avec Pierre Lambotte, qui est présentée dans le off du festival d’Avignon 2017.

Comme comédien, il a joué dans les créations des metteurs en scènes Christian Schiaretti (Une Saison au Congo, La Tragédie du Roi Christophe), Alexandre Koutchevsky (Ciel dans la ville, Mgoulsda yaam), et Eva Doumbia (La Traversée).

Il est lauréat du Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire 2017 pour le recueil de ses textes Terre Rouge et Façons d’aimer publié aux éditions Lansman.

Depuis 2014 il est le coordonnateur du Labo ELAN des Récréâtrales et prend en 2016, à la suite d’Etienne Minoungou, la direction des Récréâtrales.